ECHO_2018


work in progress



Cette griffure au loin, ma déambulation s'interrompt. 

Différentes routes empruntées pour parvenir à mes fins, me retrouver à ses pieds. Imposante, perturbante, un long moment à tourner autour de cette structure. Je la dévore des yeux un peu impressionné. Ce brutalisme de béton en proie aux éléments. Architecture depuis longtemps oubliée et évincée de toute fonction première. Elle voie ses lignes fièrement résister, un pied de nez au paysage vallonné qui l'entoure.
Durant tout ce temps, je ne peux m'empêcher de lorgner à côté. Clôturée derrière, une surprenante bicoque m'interpelle. Cet endroit empreint d'anachronisme me submerge. L'idéal d'un quotidien tout autre. L'air y est comme nouveau. L'énergie diffère totalement.
Intrigué, un des fils du propriétaire m'observe puis m'alpague. Je sens la défiance propre à cet âge, l'entre deux de l'adolescence. Nos voix résonnent, s'affrontent. Intrigué par cet « autre » qui photographie le banal de son quotidien, il m'invite finalement à franchir la frontière qui nous sépare. Je me retrouve, sourire en coin et cœur battant, dans la propriété.
J'arrive doucement, mesurant mes pas et mes mots. La discussion au départ étrange prend rapidement une tournure humaine et sincère. Au cours de cet échange, je reçois l'accord tacite de photographier tout le terrain. L'amont du déclenchement procure au photographe des myriades d'éprouvés et d'histoires. Il en est presque triste de ne pas plutôt se concentrer sur ces instants de vie. Rechercher à les retranscrire nous implique autrement.
L'animation est passée, les silhouettes disparaissent et je passe un long moment dans cet endroit atypique. Je suis bien, seul à observer et comprendre à quel point le décalage et son esthétique me prennent aux tripes. Il y a quelque chose d'unique, d'impalpable.
-Chronique d'un ordinaire-

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